samedi 29 mai 2010

Atari 800XL VS Commodore 64 : Le Match





ATARI 800XL

Atari 800XL 
VS
Commodore 64








 Le Match !!!








Voila  un petit sujet comme je les aime, avec plein de polémiques, ses fans, ses détracteurs. Enfin, un sujet qui ne laissera pas les passionnés de ces deux machines indifférents.
Soyons clair, j’adore ces deux machines et j’espère pouvoir être assez impartial du fait que je n’en ai possédé aucune des deux dans ma jeunesse. Le coté affectif devrait donc pouvoir rester de coté.

Pourquoi ce match ?

Tout d’abord disons que ces deux machines comportent beaucoup de similitudes. Citons, par exemple, leurs dates de sorties, leur architecture 8 bits, leurs capacités en Ram etc …
Mais beaucoup de choses les séparent. C’est ce que nous allons voir plus bas.

Les machines testées ici sont des machines d’usines, sans aucune modification.


Qualité de Fabrication

Avant de rentrer dans des considérations techniques, voyons un peu ce que donnent les machines sur le plan visuel.

Le 800Xl à une bonne bouille avec sa robe bi couleur. Le clavier est de bonne facture et les touches sur le coté, façon alu, sont du plus bel effet. L’ensemble inspire confiance et semble robuste. La position de frappe est bonne et les différents connecteurs sont bien accessibles, le port cartouche également. Rien à redire sur ce plan.

Le Commodore 64, quand à lui, fait grise mine avec sa robe marron. Le clavier est, cependant, ici aussi, de bonne facture. La frappe est même plus agréable que sur l’Atari. Par contre la position, un peu surélevée, est moins confortable que sur le 800XL. Les connecteurs sont, également, très accessibles. Les finitions et les plastiques utilisés sont de bonne qualité.

Dans l’ensemble, les deux machines sont bien finies, et de bonne facture. Nous sommes donc en présence d’un Match Nul.


Spécifications Techniques des Machines

Maintenant, rentrons dans le vif du sujet et voyons ce que donnent ces machines sur le papier :



Atari 800 XL
Commodore 64
Processeur
Mos 6502c à :
_ 1,79Mhz(Ntsc)
_ 1,77Mhz (Pal)
Mos 6510 à :
_ 1Mhz (Ntsc)
_ 0,985Mhz (Pal
Mémoire RAM
64 Ko
64 Ko
Graphismes
320x192x128c /256c
320x200x16c /16 couleurs
Son
4 voies sur 3 octaves 1/2
3 voies sur 9 Octaves

Brut de décoffrage, le 800Xl prend l’avantage sur le C64. Un processeur qui à l’air plus véloce, une résolution écran qui, si elle est un chouia moindre, semble de meilleure qualité grâce à un nombre impressionnant de couleurs et pour terminer un nombre de voies sonores plus élevées.

Sur le papier, avantage donc à l’Atari 800XL. Mais bien entendu cela ne rentrera pas en compte dans la note finale.

Le match semble joué d’avance mais ce diable de C64 n’a pas dit son dernier mot.


Processeur

La théorie c’est bien beau mais voyons dans les faits. Ici Mos est roi. D’un coté un bon vieux 6502c à 1,79Mhz et de l’autre un 6510 à 1mhz. Soyons clair les différences ne sont pas si grandes qu’elles en ont l’air. Le 6510 est en fait une évolution du 6502 et même s’il tourne un peu moins vite ces performances sont équivalentes à son prédécesseur.

Testons un peu la précision de ces processeurs.

Je vais pour cela utiliser le bon vieux test d’Hebdogiciel (voir hebdo 61) qui consistait à prendre le nombre 2, en extraire 20 fois sa racine carrée puis mettre le résultat 20 fois au carré. Si tout ce passe bien, il doit en ressortir un résultat égal à ….. 2 …. J’ai également utilisé un résultat intermédiaire, qui est le résultat après la 1ere boucle. Soit, le nombre 2 dont on a extrait 20 fois la racine carrée. Un rapide calcul sous Excel nous donne 1,000001322 comme résultat intermédiaire.  Et … 2 comme résultat final. Trop fort Excel….
Notons également que si l’ordinateur renvoie un résultat supérieur à 2, cela est tout à fait faux.

Allez, on se tapote avec ses petits doigts le dit programme. J’ai repris tel quel celui de l’hebdo et voyons voir ce qu’il en sort….


Le programme sur 800 XL
Le même sur C64 



Maintenant, les résultats :


Résultat juste
Atari 800XL
Commodore 64
Résultat Intermédiaire
1.000001322
1.00000066
1.00000066
Résultat Final
2
1.99765243
2.00232917

Bon disons le clairement, les deux machines sont dans les choux mais comme toutes les machines de l’époque. Regardons lequel des deux laboure le plus les champs (de choux !!)…
Du coté de l’Atari, ce n’est pas mal du tout, ici le 6502c s’en sort plutôt bien mais à la vitesse d’un escargot asthmatique. Pas véloce le bougre.
Par contre coté Commodore c’est moins bien et mieux à la fois. En effet le 64 se tire de l’ornière pour ce qui est du résultat intermédiaire mais il est à coté de la plaque pour le résultat final.
Cependant, contrairement à ce que l’on pouvait attendre, le C64 est bien plus speed que l’Atari. Donc pour résumer il calcule vite mais pas très juste .

Cruel dilemme ……Mais je vais considérer qu’il vaux mieux aller, lentement, mais juste, que vite, et mal…

Atari 800Xl : 1   /   Commodore 64 : 0,75 heu non :  0


Graphismes

Du coté de l’Atari, l’affichage est géré par ANTIC (Alpha Numeric Television Interface Circuit), un processeur dédié à cela, auquel on lui adjoint GTIA qui convertit les instructions analogiques d’Antic ou du 6502 vers la sortie Analogique (TV, Ecran, etc..). Ce dernier gère également, les couleurs, les sprites (Player/Missiles Graphics) et les collisions.
Coté résolution c’est du très classique soit jusqu'à 320x192 pixels. Je vous passerai toutes les résolutions inférieures et modes textes, dont la liste serait trop longue à énumérer. Par contre, c’est au niveau du nombre de couleurs que l’Atari tire son épingle du jeu. En effet, pas moins de 256 couleurs sont disponibles. En fait, 16 Couleurs avec 16 déclinaisons. Pour un 8 bits c’est du jamais vu. Le seul pb c’est que tout ces modes graphiques sont exploitables avec certaines contraintes et ne furent utilisé que très tard car mal documentés (un peu comme les modes-X du VGA). N’oubliez pas non plus que c’est Jay MINNER, qui a conçu la plateforme des Atari 400/800 dont est issu le 800XL. L’Amiga (de chez qui ?) n’est pas si loin.

Pour illustrer tout cela, voici quelques captures écrans :

  


 



Bon pour un 8 bits, c’est quand même pas mal du tout non ? On se croirait, presque, sur ST…..


Coté Commodore 64 on a également droit au fameux 320x200 le tout en 16 couleurs. Bon effectivement on est loin de l’Atari mais ici pas de contraintes ou d’absence de doc. Donc tout est utilisé au maximum. Quelques exemples :

 

 


Allez, ce n’est pas trop mal quand même.

Au final, l’Atari s’en sort mieux que le C64, même si ses capacités furent moins bien exploitées.


Animation

Question animation le sujet est vite réglé, en effet qu’ils soient appelés « Player / missile Graphics » (PMG) chez Atari ou Sprites (pas la boisson !!) chez Commodore (voir « lutins » chez les personnes en mal de francisation), ils ont au nombre de 4 sur l’Atari et 8 sur le Commodore.
Hormis leur nombre, leur gestion est assez bien documentée sur les deux machines. De plus les deux intègrent une gestion des collisions.
Vous trouverez donc des jeux avec des animations, des scrollings de qualités sur les deux machines. Il faut d’ailleurs mentionner que le C64 avait été conçu comme une console, et qu’Atari avait, à cette époque, une bonne expérience dans le domaine.

Avantage reste au C64 dans ce domaine.


Son

Sur l’Atari, la gestion du son est confiée à Pokey qui s’en sort plutôt pas mal avec ses 4 voies. Personnellement, je trouve le son un peu trop aigu et les basses ont tendance à « s’aplatir ». Mais cela est le lot de bon nombre de chips sonore à l’époque. En la matière, le 800XL n’est  pas logé à trop mauvaise enseigne et s’en tire fort bien. On trouve donc des musiques de qualité sur cette machine.

Soyons clair dés le départ, le son est bien le domaine du C64 et son fabuleux SID (nom de la puce qui gère le son). Avec 3 voies sur 9 octaves, il faut vraiment entendre ce que peux sortir ce chip sonore. En la matière, je ne crois pas qu’un autre micro 8 bits puisse rivaliser avec la machine de Commodore (il y a bien l’Apple IIgs mais ce n’est pas un vrai 8 bits). C’est d’ailleurs sur cette machine que bon nombre de morceaux fort connu ont été composés. Citons par exemple les fabuleuses compositions de Rob Hubbard, David Whittaker, Ben Daglish et autres Maniacs of Noises. A tel point, que les morceaux ont été très souvent repris sur d’autres machines dans des demos (sur 800Xl (!), ST, Amiga, PC, …), et même sont encore remixés de nos jours sur PC par des groupes tels Machinae Supremacie, Press Play on Tape, etc….A ce propos, faites un tour sur : RKO : http://remix.kwed.org, ou écoutez SLAY Radio sur http://www.shoutcast.com/sbin/tunein-station.pls?id=2839&filename=playlist.pls. Bref sur C64 on en a plein les oreilles…Pour terminer, il conviendra d’ajouter que le SID à été conçu par Bob Yannes qui fut le co-fondateur d’Ensoniq (d’ailleurs le IIgs cité plus haut possède une puce Ensoniq pour la gestion du son)….

C’est donc sans trop de surprises que le Commodore 64 sort vainqueur de ce match.


Programmation

Ici, ce sont les deux basic intégrés qui sont comparés. Bon nombres de langages sont disponibles séparément mais nous resterons dans une logique de test de machine d’usine.

Voila un domaine ou je ne pourrais pas trop juger par moi-même, n’ayant jamais programmé sur ces deux machines de manière acharnée, mais il ne faut pas le négliger car c’est bien souvent le passage obligé pour bidouiller avec sa machine.

Cela dit, en parcourant un peu les manuels, on se rend bien compte que le C64 est assez merdique de ce coté la. En effet, bon nombre d’instructions manquent à l’appel et bien souvent il faudra recourir aux poke / peek  pour se sortir de la situation.

Du coté de l’Atari, nous avons droit à un Basic tout à fait dans les normes de l’époque et qui, s’il n’est pas le meilleur, s’en sortira vraisemblablement très bien.

Ici, l’Atari 800Xl prend l’avantage.


Logiciels Disponibles

Vous pouvez avoir le meilleur ordinateur du monde, mais sans logiciels, il n’est pas grand-chose. Et, fort de cet adage, on peux dire que bon nombre de machines en ont souffert à l’époque (et même maintenant). En effet, quoi de plus frustrant que d’avoir une machine techniquement au top et rien pour l’exploiter !! Citons, l’Apple IIgs, le Commodore 128, qui, bien qu’étant compatibles avec leurs ancêtres ne furent sans doute pas exploités au maximum de leurs capacités. Et puis, citons quelques autres machines mythiques comme le lansay 64, le Sinclair QL, l’Oric Téléstrat etc.. qui, furent des flops sans nom.

Mais revenons à nos deux protagonistes. Voila un domaine ou il ne vas pas être facile de les départager. En effet, leur logithèque sont vastes et variées. Que ce soit pour les jeux, les utilitaires, le dessin, etc.. Il est vraiment difficile de les prendre en défaut. Les titres disponibles sur les deux machines sont souvent de bonnes qualités. A même logiciel tournant sur les deux machines, il n’est, souvent, pas facile de dire quel est le meilleur.

Bon, ok il y a sans doute plus de softs sur Commodore mais si on privilégie la qualité à la quantité, l’Atari est loin de faire mauvaise figure.
On y trouve tous les grand hits de l’époque, que ce soit les bons vieux softs d’Activision, les Ultima, les Broderdund, les Lucasfilm etc …

Bien entendu, on trouve sur les deux plateformes un bon lot de merdes comme sur toute machine qui se respecte.

J’ajoute également que je ne tiens pas  compte des logiciels de bureautique partant du fait qu’il me parait impensable, de nos jours, de rédiger du texte ou faire des calculs sur une de ces deux machines.

Allez, j’aime bien l’Atari mais le C64 garde l’avantage sur ce terrain.


Périphériques Disponibles

Ici aussi, nous entrons dans un domaine ou il est bien difficile de départager nos deux machines. Tous les périphériques usuels (et même plus) de l’époque sont disponibles. Que ce soit l’inévitable lecteur de cassettes, de disquettes, les modems, les imprimantes, tablettes graphiques etc… Rien ne semble manquer sur ces machines. Il n’est cependant  pas question de relier notre machine préférée à la machine à café ou à laver le linge (et je le déplore). 
Je m’égare, je mégare et revenons à notre gestion des périphériques. Celle-ci semble meilleure sur l’Atari 800xl. Il suffit pour s’en convaincre de tester les lecteurs de disquettes de ces deux machines.

Oooops j’ai touché le point sensible, mis les pieds dans le plat …. Bon ok il existe des lecteurs plus rapide que le 1541, etc.… Mais le plus usité à l’époque était bien le 1541. Vous allez me dire qu’on est plus à l’époque et que maintenant on peux trouver des 1541-II ou 1571 (il fonctionne sur c64 ?), plus véloces voire ajouter une cartouche pour accélérer tout cela (Fast load d’Epyx par ex) . Mais avec son interface SIO, l’Atari est quand bien mieux logé que son rival. En effet, vous pouvez bien bidouiller avec, et même aller jusqu'à brancher un disque dur dessus ou le connecter directement au pc pour utiliser celui de votre ordinateur. De plus, la gestion des fichiers (Dos) etc.., est bien meilleure sur l’Atari.

Coté transferts d’images disk du PC vers la machine d’origine, le C64 est bien loti avec son cordon 1541 et Star Commander. Celui-ci vous permettra de relier votre grosse bertha de 1541 à votre PC pour recréer ainsi le paradis magique de vos logiciels préférés.  Le cordon n’est pas très dur à fabriquer et les éléments assez facile à se procurer. L’utilisation du Star Commander (bien pompé sur Norton Commander), est très facile. Ce sera donc sans trop de difficultés que vous pourrez faire revivre votre bon vieux Commodore avec autre chose que l’écran basic de départ. 
Signalons également que des cartes telle la MMC64 permettent d'utiliser des cartes MMC pour lire des fichiers au format .D64 ou .prg sans s'embetter outre mesure. 

Sur Atari, c’est encore plus le pannard avec cette fameuse interface Sio. Il existe deux types de câble le SIO2Pc, qui vous permet de relier l’Atari au PC et le PC21050 qui relie  le PC à votre 1050 et vous permet de recréer les disquettes d’origine. L’interface est plus complexe à fabriquer que pour le C64 et il vaudra mieux vous rabattre sur un des nombreux marchands que l’on trouve sur le net. Par contre une fois branché, c’est le pied !!! Le top étant le SIO2PC, en effet, vous allez pouvoir vous servir d’un pc comme serveur de fichier pour votre atari. En fait celui remplace les (!) lecteurs de D7. Inserez donc votre (vos) ATR dans le logiciel, et, magiquement votre Atari prend vie !! Pour les puristes, il existe même un moyen de relier carrément un disque dur IDE sur leur Atari favori. Mais ici la bidouille est plus complexe à réaliser .

Au final, ce n’est donc pas la quantité de périphériques disponible mais la meilleure gestion par la machine qui sera mise en avant. Vous me direz que ce n’est pas normal et qu’il est bien plus facile de trouver un lecteur 1541 qu’un 1050 (Atari) mais je vous rétorquerai qu’a ce moment la, il n’est pas trop difficile non plus de faire une interface SIO2PC… De plus, j’aime bien le coté « avec un câble tu connectes tout » du SIO … Qui à dit USB ? Non, répétez après moi… SIO …. Au fait, j’vous avais pas dit que l’Atari intègre aussi un programme de test de la machine en rom ainsi qu’un économiseur d’écran ?

Allez m’sieur Commodore, je l’aime bien ta machine mais dans ce domaine tu te fais damer le pion.

Avantage Atari.


Conclusion

Faisons donc un petit tableau pour récapituler tout cela :


Atari 800XL
Commodore 64
Qualité de Fabrication
1
1
Processeur
1
0
Graphisme
1
0
Animation
0
1
Son
0
1
Programmation
1
0
Logiciels
0
1
Périphériques
1
0
Total
5
4


On voit bien ici que ces deux machines sont très proches l’une de l’autre.
Mais il faut bien les départager et l’Atari semble donc prendre l’avantage aux points.

Pondérons un peu le résultat et disons globalement que si on aime bidouiller, programmer etc. l’Atari semble plus attrayant.
Maintenant si on préfère se faire un p’tit jeu, il vaux mieux aller se faire voir sur la machine de Commodore.


 FIN

1 commentaire:

  1. J'ai toujours mon ATARY 800XL... Mais je n'ai plus les programmes sur cartouche... Dommage

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