samedi 29 mai 2010

L'Atari 520STe et le Commodore Amiga 600 face à face




Atari 520STe

VS

Commodore Amiga 600


Face à Face





Décidément, vous allez finir par croire que je ne jure que par ces deux marques. En effet, nous retrouvons encore une fois Atari et Commodore s’affrontant sur le ring de la micro. Ce coup-ci nous sommes dans l’arène des 16/32 bits et le combat promet d’être sans pitié. Les deux grandes marques rivales ont encore bien des points communs et il ne sera pas facile de les départager.
Mais avant tout, je vais vous expliquer pourquoi ce choix, atypique, de machines qui peuvent être considérée comme deux flops commerciaux. Tout d’abord, ce sont les deux micros grands publics, contemporains, qui ont les performances les plus proches. J’aurais pu effectivement faire un classique 520STf / Amiga 500 mais l’écart en terme de performances est plus grand. Je vais considérer ici que nous avons affaire à deux copies (mal) révisées par leurs constructeurs respectifs.
J’ajouterai, qu’il est loin de moi, l’idée, de relancer la gue-guerre ST/Amiga qui régna pendant quelques années entre les adorateurs des deux marques. Au contraire, il s’agit d’essayer d’avoir un regard critique et objectif sur ces machines quelques années après leur sortie.

Les machines testées ici sont des machines d’usines, sans aucune modification.


Qualité de Fabrication

Elle est belle ma machine, elle est belle !!!! Je vous en met combien de kilos ma p’tite dame ?

Regardons un peu notre Atari 520 STe (pour Extended). Il reprend le très classique boîtier de ses illustres ancêtres 520 STf et 1040 STf arborant leur, désormais célèbre, robe grise. Le bloc d’alimentation est intégré dans la machine, ce qui est pratique puisque aucun boîtier externe ne vient s’emmêler dans vos gros pieds traînant sous la table, moyennant par contre, une sur chauffe de la machine en cas d’utilisation prolongée. Le clavier est, quand à lui, agréable bien que la frappe soit un peu molle. La disposition des touches est bonne et bien visible. Les touches de fonction sont bien intégrées dans la coque, quoique d’aspect un peu cheap. Le lecteur de disquette, disposé sur le coté est bien accessible tout comme les différents ports d’extensions qui parsèment la machine. A l’exception des deux ports joysticks / souris situés sous l’engin, ce qui, à la longue est assez agaçant. Nous avons droit à la bonne vieille souris deux boutons Atari, toujours aussi peu agréable au touché.
Dans l’ensemble la machine est bien assemblée et semble robuste.

 Du coté de Commodore, c’est la révolution et nous avons droit à un mini Amiga. En fait le plus petit jamais construit. Le bloc d’alimentation est ici externe, ce qui permet de gagner en volume et en chauffe. Par contre vos pieds …. La machine abandonne la robe beige de l’Amiga 500 pour un blanc cassé du plus bel effet. Renforcé d’ailleurs par la présence de touches marrons. La frappe du clavier est très agréable et les touches relativement bien disposées. Le seul réel défaut venant de l’absence de pavé numérique. L’ensemble des connecteurs est bien accessible malgré la petite taille de la machine et le tout est bien pensé comme la présence d’une trappe sous la machine permettant de faire évoluer la mémoire sans l’ouvrir. Ici aussi, la souris ne change pas mais demeure plus agréable que sa rivale. La qualité de fabrication est excellente et les plastiques utilisés inspirent confiance.

Dans l’ensemble nous avons affaire à deux machines de bonne qualité mais je donnerais une longueur d’avance à notre sympathique petit ami, l’Amiga 600. Pour, justement son coté mini et ses finitions (ex led "caps lock" intégrée dans la touche) un cran supérieures à l’Atari.


Spécifications Techniques des Machines

Ok, elles sont bien jolies ces machines mais qu’est-ce quelles ont dans les tripes ?


Atari 520 STe
Amiga 600
Processeur
Motorola 68000@8Mhz
Motorola 68000@7.14Mhz
Mémoire RAM
512 Ko
1024 Ko
Graphismes
320x200x16c – 640x200x4c – 640x400 Mono /  Palette de 4096c
320x200x32c à 1440x566/4c (entrelacé & overscan) + modes spéciaux HAM et Half Bright / Palette de 4096c
Son
3 voies sur 8 octaves + 2 voies PCM
4 voies digitales
Mémoire de Masse
1 Lecteur 3 ½ DF/DD de  720ko
1 Lecteur 3 ½ DF/DD de 880 Ko

Pour être à peu prés exhaustif ajoutons que le STe dispose d’un blitter et l’Amiga 600 d’une architecture multitâches obtenue grâce à 3 coprocesseurs qui viennent épauler le CPU, j’ai nommé Denise, Paula et le Fat Agnus … Mais nous verrons cela plus en détail par la suite.

Sur le papier l’Amiga met les bouchées doubles et laisse sur place son rival de toujours. Assistons-nous à un KO ?
Suivez-moi !! C’est en dessous que cela se passe !!!


Processeur

Ici nous n’avons pas grand-chose à dire puisque ce sont les mêmes processeurs, cadencés à des vitesses différentes.
L’Atari avec ses 0.86Mhz supplémentaires  décroche un direct du droit et prend donc l’avantage.


Mémoire

Question capacité Ram le ST est bien moins loti que son rival et affiche une mémoire de 512 ridicules Ko. De son coté l’Amiga nous offre 1024 Ko soit le double rien de moins.
Le ST est extensible à 4 Mo et l’Amiga à 6Mo. Le match semble joué d’avance.
Sauf que pour étendre l’Atari à 4 Mo, il vous suffira de changer les barrettes SIMM de 256 Ko d’origine par 4 magnifiques barrettes de 1Mo tout ce qu’il y a de plus standard. Au prix, il est vrai d’un démontage peu pratique de la machine. Et qui, au passage, fera sauter la garantie… Mais comme cela fait 20 ans qu elle est passée on s’en tamponne un peu.
Du coté de l’Amiga, il est très simple de l’étendre à 2 de Mémoire grâce à une carte que l’on insère dans la trappe située sous l’Amiga. Par contre pour passer à 6 Mo, il faudra vous procurer une carte d’extension au format PCMCIA (plus ou moins propriétaire) et la, ça ne va pas être simple.

Sur ce plan les deux machines font donc jeu égal avec d’un coté une machine mieux nantie de série et de l’autre une facilité d’extension que l’on aimerait trouver plus souvent sur des machines de cette époque.

Le match nul semble donc indiscutable.


Graphismes

Coté Atari, le 520STe apporte, comme unique nouveauté sur le plan graphique, la présence de 4096 couleurs au lieu de 512 ce qui lui permet de se battre à armes égales avec son rival de toujours. Coté résolution ce n’est pas la panacée et il faudra vous contenter du 320x200x16c, du 640x200x4c ou du 640x400 monochrome (avec moniteur spécial). La machine commence à vieillir et cela se sent. HA !!! J’entends déjà les hurlements indignés des Ataristes disant que je parle pas des softs qui affichent plein de couleurs etc … Ok j’ajoute donc qu’il est possible d’afficher plus de couleurs à l’écran que les 16 dispo de base. Mais cela au prix de bidouilles de programmation qui font que ce n’est pas faisable par monsieur tout le monde. Mais je cède sur ce point et je dirais donc que certains softs utilisent ces fonctionnalités.

Mais trêve de plaisanterie voici quelques captures d’écran :



































C’est donc globalement plutôt bien mais voyons comment se défend son adversaire.

Coté Amiga, c’est un tout autre monde. Le 600 reprend le chipset ECS (Extented ChipSet) du 500+ qui est une évolution du chipset original OCS (Original ChipSet). Ici le nombre de résolutions disponibles est gargantuesque et je ne citerai que les plus représentatives.

Commençons donc par le basic  320x200x32c (deux fois plus de couleurs que son rival), pour continuer par du 640x256x16c et monter jusqu’au, très peu lisible sur une TV, 1440x566x4c obtenu grâce à l’utilisation simultanée de l’overscan (plein écran) et du mode entrelacé. Bon ok la résolution est énorme mais au bout de 2 minutes vous aurez les yeux qui pleurent si vous ne disposez pas d’un écran multi synchro.

Il existe également des modes HAM qui permettent d’afficher simultanément les 4096 couleurs de la palette aux prix d’une utilisation intensive du CPU et des modes Half Bright qui permettent de doubler le nombre de couleurs à l’écran pour faire par ex du 320x200x64c.Il conviendra d’ajouter également la possibilité de faire de l’overscan c'est-à-dire du plein écran total (finit les bords noirs autour de l’écran) et la possibilité d’utiliser un mode entrelacé (interlace) qui double le nombre de lignes affichées à l’écran mais qui génère un clignotement très fatiguant.

La majorité de ces modes étant disponible depuis l’Amiga 1000, ils sont donc tous très largement utilisés dans les logiciels et ils ont également contribués à faire de l’Amiga la machine préférée des graphistes et vidéastes de l’époque.

Pour résumer en images :





































Et encore, il est bien difficile de résumer l’Amiga en 6 images. Pardonnez ce choix pas forcement très représentatif.

Mais bon, rien à redire, coté Amiga on est quand même un cran au dessus de la melée.


Animation

C’est bien beau de faire de belles images, mais si on arrive à faire bouger tout cela c’est quand même mieux.

Coté Atari, on est pas très bien servit et il faudra se contenter du shifter, pour animer la bête. Par contre, sur le STe, on a droit à une version améliorée qui introduit les scrolling câblés (hardware) dans toutes les directions, comme un Amiga. Et c’est justement la que le bas blesse, car ici aussi, le STe n’innove pas vraiment et essaie péniblement de se remettre à niveau par rapport à la concurrence. Le STe introduira aussi le blitter chez Atari. Il est alors possible de faire de belles choses sur ST sur le plan des animations de jeux. A vous les super scrollings, les sprites etc … Mais, comme pour la palette de couleurs étendue, bien de peu de softs en tirerons partie.

Ce diablotin d’Amiga, possède, lui, et ce depuis la première génération, d’un blitter (appelé Fat Agnus) et d’un circuit graphique (Denise) qui prennent en charge pas mal de fonction comme la gestion des sprites (8), les scrollings, le délestage du CPU pour ce genre d’opération etc. Il en résulte donc des capacités certaines dans le domaine des jeux d’action etc.. Il suffit de voir des logiciels tels que Battle Squadron, Shadow of the Beast, Sword of Sodan pour en être convaincu.

Avantage indubitable à l’Amiga dans ce domaine.


Son

Penchons, nous maintenant sur les capacités sonores des deux bestioles. Vas-t-on devoir se contenter d’écouter la 9eme de Beethoven jouée avec des instruments proches du pipeau joué par une classe de 6eme en cours de musique ? Que nenni mon bon monsieur !!

Le chipset sonore Yamaha YM8192 de notre Atari se voit épaulé de deux voies 8 bits PCM mixables. En clair, l’Atari utilise un bon vieux processeur sonore, Le YM 8192, qui génère 3 voies sur 8 octaves. C’est notre pipeau.. Il faut dire que ce processeur date un peu et était déjà utilisé par les Oric, les MSX etc.. Atari ne s’était pas franchement foulé de ce coté la. Et cela s’entend. C’est pour cela que, sur le STe, on va lui rajouter deux voies 8bits PCM, pour qu’il nous joue de belles musiques digitalisées comme son rival. Celui-ci peux donc jouer des samples jusqu'à 50Khz ce qui est plutôt bien pour l’époque. On a même droit à deux sorties cinch pour brancher notre ordinateur favori sur une chaîne hi-fi et en prendre ainsi plein les oreilles.

Le son était bien le domaine de l’Amiga et est géré par Paula (c’est le nom du chipset sonore). Celle-ci nous siffle la marseillaise sur quatre voies digitales et 9 octaves. Inutile de dire que pour l’époque c’était carrément révolutionnaire. Il en résulte donc un son de très grande qualité. Ici aussi, on a la possibilité de brancher la machine sur un ampli hi-fi histoire de faire criser les voisins !!! Les samples sont joués à 22Khz. C’est un peu moins bien que le STe. Pour terminer, précisons que l’Amiga dispose également d’un module de synthèse  vocale intégré.

Commodore avait fait très fort dés le départ mais se laisse rattraper, et dépasser par Atari dans le domaine. Par contre, comme toujours, sur Atari très peu de softs tirent partit de ces capacités étendues alors que sur Amiga tout est exploité à fond.

Pas facile de trancher pour le coup !!

Je mettrai 1 partout. Le STE est plus puissant avec sa gestion des samples jusqu'à 50Khz mais trop peu exploité.


Système

Autant sur les machines 8 bits, le système d’exploitation n’était pas très important, autant sur les machines 16/32 bits il est primordial. En effet, c’est lui qui gère l’interface graphique et chose maintenant courante, la souris. Car c’est une réelle innovation sur ces machines, elles ne se commandent plus au clavier mais à la souris avec plein de jolies icônes en couleurs et tout et tout. Plus besoin d’être un schizophrène de la ligne de commande. Tout se pilote au doigt et à l’œil.

Coté Atari, nous avons droit au GEM  qui ressemble à cela :


La souris règne en maître et le clavier n’est absolument pas indispensable pour faire toutes les opérations de base comme copier une D7, la formater, copier des fichiers etc…
L’interface reprend largement le finder du Mac (comme les accessoires)  sans en avoir toutefois la classe. Elle est cependant relativement intuitive, facile et agréable à utiliser.
Par contre, elle montre vite ses limites et l’absence de ligne de commande ne vous permettra pas de faire quelques petits shells bien sentis.

Coté Amiga, nous avons droit au Workbench dont voici une copie d’écran :


Il s’agit de la version 2.0 du Workbench livrée avec l’Amiga 600. Ici aussi, la souris est reine et tout est faisable du bout du doigt. Par contre, le workbench dispose d’un vrai shell type Unix qui permet d’aller beaucoup plus loin que le GEM. En effet, celui-ci est relativement puissant et vous pouvez par exemple, faire des Ram-disks résidents, pour booter l’Amiga depuis la ram, tel un disque dur, ou encore ouvrir une session sur un périphérique auxiliaire (comme un terminal) etc.. J’avais d’ailleurs fait le test à l’époque avec un minitel.
Il suffit d’avoir un cable minitel <> micro, de regler votre port serie en 1200 bauds 7 bits (de mémoire) et d »ouvrir un shell depuis votre Amiga sur le périphérique Aux : (je crois, ou com ). Vous devriez alors voir apparaître un prompt sur votre Minitel. Celui-ci se comportera alors comme un terminal. Cool Non ?
De plus, contrairement à l’Atari, l’Amiga, grâce à son architecture à base de co-processeurs, permet de faire du vrai multi-tâches. Il est ainsi possible de copier des disquettes tout en dessinant sur Deluxe Paint et en se jouant un petit module avec un tracker quelconque. Vous êtes en fait juste limité par la Ram et la puissance du processeur. Ceci est assez bluffant pour une machine de cette époque. 

Le Workbench écrase donc le Gem  sans trop de difficultés.


Programmation

Sur les Machines de cette génération, les langages de programmation ne sont plus en ROM mais bien livrés sur disquette. Dans le cas présent nous avons droit à deux basic qui sont relativement performants. J’ai entendu dire que celui de l’Amiga était carrément bien et surclassait celui du ST… Mais bon, vous n’allez vous arrêter au langage livré de serie et, avide, de changement et de performance il vous faudra le nec plus ultra. Rassurez-vous !! Sur les deux plateformes on trouve de tout et vous pourrez pisser de la ligne de code dans à peu prés n’importe quel langage de l’époque.

Question choix les deux machines semblent se valoir mais je donnerai une mention à l’Atari et à son célébre GFA Basic, facile, rapide et performant.


Logiciels Disponibles

Encore un terrain sur lequel nos machines ne s’en laissent pas compter !! En effet, on trouve de tout, du meilleur comme du pire et dire quelle machine possède la logithèque la plus fournie n’est pas chose aisée. On peut globalement dire que les domaines couverts sont très vastes et beaucoup de softs, surtout les jeux, existent sur les deux plateformes. En général, ils sont mieux réalisés sur Amiga car ils exploitent les capacités, supérieures, des machines de première génération. Ceci dit les softs sur ST exploitent également bien les capacités de la machines, même si elles sont moindre. 

J’avoue ma préférence pour l’Amiga en ce domaine mais il faut être juste et le ST s’en tire bien. Match nul.


Périphériques Disponibles

Ici aussi les machines font jeu égal. On trouve de tout, du lecteur de D7, au disque dur, des modems en passant par le boîtier midi (intégré sur ST), jusqu'à la capture video ou autre scanner. Par contre il convient de faire quelques précisions :


  • Le STe possède 4 ports joysticks dont 2 analogiques contre seulement 2 pour l’Amiga.
  • L’Amiga 600 dispose d’un port IDE 2’’ ½ intégré pour brancher un disque dur, alors que sur ST il faudra connecter un disque externe.
  • Le STe dispose d’un port cartouche, pas l’Amiga.
  • Ils disposent tout deux d’un port série et d’un port imprimante.
  • On peut chaîner jusqu'à 4 lecteurs de disquettes sur Amiga. Le ST se contente d’un seul lecteur externe.
  • Les lecteurs de disquettes Amiga disposent de la reconnaissance d’insertion de disquettes. Pas le ST.
  • Le ST dispose de 2 prises Midi en standard, pas l’Amiga.
  • L’Amiga 600 dispose d’un port PCMCIA pas le ST.

Il conviendra aussi de préciser que le format des disquettes Atari est au standard PC (Oui monsieur) , vous pourrez donc facilement transférer les images récupérées sur le Net et donc vous éclater sans trop de problèmes sur votre bon vieux Xenon. Les outils pour faire les transferts marchant plutôt bien.
Coté Amiga, il faudra faire montre d’un peu plus de perspicacité et plonger dans les méandres des transferts série et du DMS. Autant dire que votre bon vieux Xenon, il vas falloir le mériter. Mais d’un autre coté, il n’aura pas la même saveur….

Voila, je ne crois pas avoir oublié grand-chose. Si, le verdict …

Grosso Merdo je pencherai pour un match nul ici aussi.


Conclusion

Faisons donc un petit tableau pour récapituler tout cela :


Atari 520 STe
Amiga 600
Qualité de Fabrication
0
1
Processeur
1
0
Mémoire
1
1
Graphisme
0
1
Animation
0
1
Son
1
1
Système
0
1
Programmation
1
0
Logiciels
1
1
Périphériques
1
1
Total
6
8


On voit bien ici que ces deux machines sont très proches l’une de l’autre mais l’Amiga balance un direct du bouton droit de la souris dans le port cartouche du STe et celui-ci tombe KO par terre !!

Allez, j’aime bien le STe mais, sincèrement, l’Amiga est quand même un cran au dessus. J’ajouterai aussi qu’il fallait avoir une bonne dose de mauvaise foi pour dire que le 520STf était supérieur à l’Amiga 500, mais je ne voudrais pas m’étendre sur un sujet clos depuis longtemps.

FIN

Atari 800XL VS Commodore 64 : Le Match





ATARI 800XL

Atari 800XL 
VS
Commodore 64








 Le Match !!!








Voila  un petit sujet comme je les aime, avec plein de polémiques, ses fans, ses détracteurs. Enfin, un sujet qui ne laissera pas les passionnés de ces deux machines indifférents.
Soyons clair, j’adore ces deux machines et j’espère pouvoir être assez impartial du fait que je n’en ai possédé aucune des deux dans ma jeunesse. Le coté affectif devrait donc pouvoir rester de coté.

Pourquoi ce match ?

Tout d’abord disons que ces deux machines comportent beaucoup de similitudes. Citons, par exemple, leurs dates de sorties, leur architecture 8 bits, leurs capacités en Ram etc …
Mais beaucoup de choses les séparent. C’est ce que nous allons voir plus bas.

Les machines testées ici sont des machines d’usines, sans aucune modification.


Qualité de Fabrication

Avant de rentrer dans des considérations techniques, voyons un peu ce que donnent les machines sur le plan visuel.

Le 800Xl à une bonne bouille avec sa robe bi couleur. Le clavier est de bonne facture et les touches sur le coté, façon alu, sont du plus bel effet. L’ensemble inspire confiance et semble robuste. La position de frappe est bonne et les différents connecteurs sont bien accessibles, le port cartouche également. Rien à redire sur ce plan.

Le Commodore 64, quand à lui, fait grise mine avec sa robe marron. Le clavier est, cependant, ici aussi, de bonne facture. La frappe est même plus agréable que sur l’Atari. Par contre la position, un peu surélevée, est moins confortable que sur le 800XL. Les connecteurs sont, également, très accessibles. Les finitions et les plastiques utilisés sont de bonne qualité.

Dans l’ensemble, les deux machines sont bien finies, et de bonne facture. Nous sommes donc en présence d’un Match Nul.


Spécifications Techniques des Machines

Maintenant, rentrons dans le vif du sujet et voyons ce que donnent ces machines sur le papier :



Atari 800 XL
Commodore 64
Processeur
Mos 6502c à :
_ 1,79Mhz(Ntsc)
_ 1,77Mhz (Pal)
Mos 6510 à :
_ 1Mhz (Ntsc)
_ 0,985Mhz (Pal
Mémoire RAM
64 Ko
64 Ko
Graphismes
320x192x128c /256c
320x200x16c /16 couleurs
Son
4 voies sur 3 octaves 1/2
3 voies sur 9 Octaves

Brut de décoffrage, le 800Xl prend l’avantage sur le C64. Un processeur qui à l’air plus véloce, une résolution écran qui, si elle est un chouia moindre, semble de meilleure qualité grâce à un nombre impressionnant de couleurs et pour terminer un nombre de voies sonores plus élevées.

Sur le papier, avantage donc à l’Atari 800XL. Mais bien entendu cela ne rentrera pas en compte dans la note finale.

Le match semble joué d’avance mais ce diable de C64 n’a pas dit son dernier mot.


Processeur

La théorie c’est bien beau mais voyons dans les faits. Ici Mos est roi. D’un coté un bon vieux 6502c à 1,79Mhz et de l’autre un 6510 à 1mhz. Soyons clair les différences ne sont pas si grandes qu’elles en ont l’air. Le 6510 est en fait une évolution du 6502 et même s’il tourne un peu moins vite ces performances sont équivalentes à son prédécesseur.

Testons un peu la précision de ces processeurs.

Je vais pour cela utiliser le bon vieux test d’Hebdogiciel (voir hebdo 61) qui consistait à prendre le nombre 2, en extraire 20 fois sa racine carrée puis mettre le résultat 20 fois au carré. Si tout ce passe bien, il doit en ressortir un résultat égal à ….. 2 …. J’ai également utilisé un résultat intermédiaire, qui est le résultat après la 1ere boucle. Soit, le nombre 2 dont on a extrait 20 fois la racine carrée. Un rapide calcul sous Excel nous donne 1,000001322 comme résultat intermédiaire.  Et … 2 comme résultat final. Trop fort Excel….
Notons également que si l’ordinateur renvoie un résultat supérieur à 2, cela est tout à fait faux.

Allez, on se tapote avec ses petits doigts le dit programme. J’ai repris tel quel celui de l’hebdo et voyons voir ce qu’il en sort….


Le programme sur 800 XL
Le même sur C64 



Maintenant, les résultats :


Résultat juste
Atari 800XL
Commodore 64
Résultat Intermédiaire
1.000001322
1.00000066
1.00000066
Résultat Final
2
1.99765243
2.00232917

Bon disons le clairement, les deux machines sont dans les choux mais comme toutes les machines de l’époque. Regardons lequel des deux laboure le plus les champs (de choux !!)…
Du coté de l’Atari, ce n’est pas mal du tout, ici le 6502c s’en sort plutôt bien mais à la vitesse d’un escargot asthmatique. Pas véloce le bougre.
Par contre coté Commodore c’est moins bien et mieux à la fois. En effet le 64 se tire de l’ornière pour ce qui est du résultat intermédiaire mais il est à coté de la plaque pour le résultat final.
Cependant, contrairement à ce que l’on pouvait attendre, le C64 est bien plus speed que l’Atari. Donc pour résumer il calcule vite mais pas très juste .

Cruel dilemme ……Mais je vais considérer qu’il vaux mieux aller, lentement, mais juste, que vite, et mal…

Atari 800Xl : 1   /   Commodore 64 : 0,75 heu non :  0


Graphismes

Du coté de l’Atari, l’affichage est géré par ANTIC (Alpha Numeric Television Interface Circuit), un processeur dédié à cela, auquel on lui adjoint GTIA qui convertit les instructions analogiques d’Antic ou du 6502 vers la sortie Analogique (TV, Ecran, etc..). Ce dernier gère également, les couleurs, les sprites (Player/Missiles Graphics) et les collisions.
Coté résolution c’est du très classique soit jusqu'à 320x192 pixels. Je vous passerai toutes les résolutions inférieures et modes textes, dont la liste serait trop longue à énumérer. Par contre, c’est au niveau du nombre de couleurs que l’Atari tire son épingle du jeu. En effet, pas moins de 256 couleurs sont disponibles. En fait, 16 Couleurs avec 16 déclinaisons. Pour un 8 bits c’est du jamais vu. Le seul pb c’est que tout ces modes graphiques sont exploitables avec certaines contraintes et ne furent utilisé que très tard car mal documentés (un peu comme les modes-X du VGA). N’oubliez pas non plus que c’est Jay MINNER, qui a conçu la plateforme des Atari 400/800 dont est issu le 800XL. L’Amiga (de chez qui ?) n’est pas si loin.

Pour illustrer tout cela, voici quelques captures écrans :

  


 



Bon pour un 8 bits, c’est quand même pas mal du tout non ? On se croirait, presque, sur ST…..


Coté Commodore 64 on a également droit au fameux 320x200 le tout en 16 couleurs. Bon effectivement on est loin de l’Atari mais ici pas de contraintes ou d’absence de doc. Donc tout est utilisé au maximum. Quelques exemples :

 

 


Allez, ce n’est pas trop mal quand même.

Au final, l’Atari s’en sort mieux que le C64, même si ses capacités furent moins bien exploitées.


Animation

Question animation le sujet est vite réglé, en effet qu’ils soient appelés « Player / missile Graphics » (PMG) chez Atari ou Sprites (pas la boisson !!) chez Commodore (voir « lutins » chez les personnes en mal de francisation), ils ont au nombre de 4 sur l’Atari et 8 sur le Commodore.
Hormis leur nombre, leur gestion est assez bien documentée sur les deux machines. De plus les deux intègrent une gestion des collisions.
Vous trouverez donc des jeux avec des animations, des scrollings de qualités sur les deux machines. Il faut d’ailleurs mentionner que le C64 avait été conçu comme une console, et qu’Atari avait, à cette époque, une bonne expérience dans le domaine.

Avantage reste au C64 dans ce domaine.


Son

Sur l’Atari, la gestion du son est confiée à Pokey qui s’en sort plutôt pas mal avec ses 4 voies. Personnellement, je trouve le son un peu trop aigu et les basses ont tendance à « s’aplatir ». Mais cela est le lot de bon nombre de chips sonore à l’époque. En la matière, le 800XL n’est  pas logé à trop mauvaise enseigne et s’en tire fort bien. On trouve donc des musiques de qualité sur cette machine.

Soyons clair dés le départ, le son est bien le domaine du C64 et son fabuleux SID (nom de la puce qui gère le son). Avec 3 voies sur 9 octaves, il faut vraiment entendre ce que peux sortir ce chip sonore. En la matière, je ne crois pas qu’un autre micro 8 bits puisse rivaliser avec la machine de Commodore (il y a bien l’Apple IIgs mais ce n’est pas un vrai 8 bits). C’est d’ailleurs sur cette machine que bon nombre de morceaux fort connu ont été composés. Citons par exemple les fabuleuses compositions de Rob Hubbard, David Whittaker, Ben Daglish et autres Maniacs of Noises. A tel point, que les morceaux ont été très souvent repris sur d’autres machines dans des demos (sur 800Xl (!), ST, Amiga, PC, …), et même sont encore remixés de nos jours sur PC par des groupes tels Machinae Supremacie, Press Play on Tape, etc….A ce propos, faites un tour sur : RKO : http://remix.kwed.org, ou écoutez SLAY Radio sur http://www.shoutcast.com/sbin/tunein-station.pls?id=2839&filename=playlist.pls. Bref sur C64 on en a plein les oreilles…Pour terminer, il conviendra d’ajouter que le SID à été conçu par Bob Yannes qui fut le co-fondateur d’Ensoniq (d’ailleurs le IIgs cité plus haut possède une puce Ensoniq pour la gestion du son)….

C’est donc sans trop de surprises que le Commodore 64 sort vainqueur de ce match.


Programmation

Ici, ce sont les deux basic intégrés qui sont comparés. Bon nombres de langages sont disponibles séparément mais nous resterons dans une logique de test de machine d’usine.

Voila un domaine ou je ne pourrais pas trop juger par moi-même, n’ayant jamais programmé sur ces deux machines de manière acharnée, mais il ne faut pas le négliger car c’est bien souvent le passage obligé pour bidouiller avec sa machine.

Cela dit, en parcourant un peu les manuels, on se rend bien compte que le C64 est assez merdique de ce coté la. En effet, bon nombre d’instructions manquent à l’appel et bien souvent il faudra recourir aux poke / peek  pour se sortir de la situation.

Du coté de l’Atari, nous avons droit à un Basic tout à fait dans les normes de l’époque et qui, s’il n’est pas le meilleur, s’en sortira vraisemblablement très bien.

Ici, l’Atari 800Xl prend l’avantage.


Logiciels Disponibles

Vous pouvez avoir le meilleur ordinateur du monde, mais sans logiciels, il n’est pas grand-chose. Et, fort de cet adage, on peux dire que bon nombre de machines en ont souffert à l’époque (et même maintenant). En effet, quoi de plus frustrant que d’avoir une machine techniquement au top et rien pour l’exploiter !! Citons, l’Apple IIgs, le Commodore 128, qui, bien qu’étant compatibles avec leurs ancêtres ne furent sans doute pas exploités au maximum de leurs capacités. Et puis, citons quelques autres machines mythiques comme le lansay 64, le Sinclair QL, l’Oric Téléstrat etc.. qui, furent des flops sans nom.

Mais revenons à nos deux protagonistes. Voila un domaine ou il ne vas pas être facile de les départager. En effet, leur logithèque sont vastes et variées. Que ce soit pour les jeux, les utilitaires, le dessin, etc.. Il est vraiment difficile de les prendre en défaut. Les titres disponibles sur les deux machines sont souvent de bonnes qualités. A même logiciel tournant sur les deux machines, il n’est, souvent, pas facile de dire quel est le meilleur.

Bon, ok il y a sans doute plus de softs sur Commodore mais si on privilégie la qualité à la quantité, l’Atari est loin de faire mauvaise figure.
On y trouve tous les grand hits de l’époque, que ce soit les bons vieux softs d’Activision, les Ultima, les Broderdund, les Lucasfilm etc …

Bien entendu, on trouve sur les deux plateformes un bon lot de merdes comme sur toute machine qui se respecte.

J’ajoute également que je ne tiens pas  compte des logiciels de bureautique partant du fait qu’il me parait impensable, de nos jours, de rédiger du texte ou faire des calculs sur une de ces deux machines.

Allez, j’aime bien l’Atari mais le C64 garde l’avantage sur ce terrain.


Périphériques Disponibles

Ici aussi, nous entrons dans un domaine ou il est bien difficile de départager nos deux machines. Tous les périphériques usuels (et même plus) de l’époque sont disponibles. Que ce soit l’inévitable lecteur de cassettes, de disquettes, les modems, les imprimantes, tablettes graphiques etc… Rien ne semble manquer sur ces machines. Il n’est cependant  pas question de relier notre machine préférée à la machine à café ou à laver le linge (et je le déplore). 
Je m’égare, je mégare et revenons à notre gestion des périphériques. Celle-ci semble meilleure sur l’Atari 800xl. Il suffit pour s’en convaincre de tester les lecteurs de disquettes de ces deux machines.

Oooops j’ai touché le point sensible, mis les pieds dans le plat …. Bon ok il existe des lecteurs plus rapide que le 1541, etc.… Mais le plus usité à l’époque était bien le 1541. Vous allez me dire qu’on est plus à l’époque et que maintenant on peux trouver des 1541-II ou 1571 (il fonctionne sur c64 ?), plus véloces voire ajouter une cartouche pour accélérer tout cela (Fast load d’Epyx par ex) . Mais avec son interface SIO, l’Atari est quand bien mieux logé que son rival. En effet, vous pouvez bien bidouiller avec, et même aller jusqu'à brancher un disque dur dessus ou le connecter directement au pc pour utiliser celui de votre ordinateur. De plus, la gestion des fichiers (Dos) etc.., est bien meilleure sur l’Atari.

Coté transferts d’images disk du PC vers la machine d’origine, le C64 est bien loti avec son cordon 1541 et Star Commander. Celui-ci vous permettra de relier votre grosse bertha de 1541 à votre PC pour recréer ainsi le paradis magique de vos logiciels préférés.  Le cordon n’est pas très dur à fabriquer et les éléments assez facile à se procurer. L’utilisation du Star Commander (bien pompé sur Norton Commander), est très facile. Ce sera donc sans trop de difficultés que vous pourrez faire revivre votre bon vieux Commodore avec autre chose que l’écran basic de départ. 
Signalons également que des cartes telle la MMC64 permettent d'utiliser des cartes MMC pour lire des fichiers au format .D64 ou .prg sans s'embetter outre mesure. 

Sur Atari, c’est encore plus le pannard avec cette fameuse interface Sio. Il existe deux types de câble le SIO2Pc, qui vous permet de relier l’Atari au PC et le PC21050 qui relie  le PC à votre 1050 et vous permet de recréer les disquettes d’origine. L’interface est plus complexe à fabriquer que pour le C64 et il vaudra mieux vous rabattre sur un des nombreux marchands que l’on trouve sur le net. Par contre une fois branché, c’est le pied !!! Le top étant le SIO2PC, en effet, vous allez pouvoir vous servir d’un pc comme serveur de fichier pour votre atari. En fait celui remplace les (!) lecteurs de D7. Inserez donc votre (vos) ATR dans le logiciel, et, magiquement votre Atari prend vie !! Pour les puristes, il existe même un moyen de relier carrément un disque dur IDE sur leur Atari favori. Mais ici la bidouille est plus complexe à réaliser .

Au final, ce n’est donc pas la quantité de périphériques disponible mais la meilleure gestion par la machine qui sera mise en avant. Vous me direz que ce n’est pas normal et qu’il est bien plus facile de trouver un lecteur 1541 qu’un 1050 (Atari) mais je vous rétorquerai qu’a ce moment la, il n’est pas trop difficile non plus de faire une interface SIO2PC… De plus, j’aime bien le coté « avec un câble tu connectes tout » du SIO … Qui à dit USB ? Non, répétez après moi… SIO …. Au fait, j’vous avais pas dit que l’Atari intègre aussi un programme de test de la machine en rom ainsi qu’un économiseur d’écran ?

Allez m’sieur Commodore, je l’aime bien ta machine mais dans ce domaine tu te fais damer le pion.

Avantage Atari.


Conclusion

Faisons donc un petit tableau pour récapituler tout cela :


Atari 800XL
Commodore 64
Qualité de Fabrication
1
1
Processeur
1
0
Graphisme
1
0
Animation
0
1
Son
0
1
Programmation
1
0
Logiciels
0
1
Périphériques
1
0
Total
5
4


On voit bien ici que ces deux machines sont très proches l’une de l’autre.
Mais il faut bien les départager et l’Atari semble donc prendre l’avantage aux points.

Pondérons un peu le résultat et disons globalement que si on aime bidouiller, programmer etc. l’Atari semble plus attrayant.
Maintenant si on préfère se faire un p’tit jeu, il vaux mieux aller se faire voir sur la machine de Commodore.


 FIN